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Le Cercle de la Bonne Chair

Le Cercle de la Bonne Chair
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31 janvier 2006

Chez l'Ami Jean - Compte rendu du diner n°3

Chez l’Ami Jean

Dîner du 13 janvier 2006

Restaurant basque- Stéphane Jégo

27 rue Jean Malar

75007 Paris

01.47.05.86.89

" Le soir de notre visite, le B.O. venait de se qualifier pour la finale du championnat de France de rugby…et ce formidable bistrot basque était plus festif que jamais. Mais chaque repas est ici une fête tant les assiettes bistrotières réalisée »s par Stéphane Jego, ancien second d’Yves Camdeborde à la Régalade, sont convaincantes, tant l’accueil et le service sont amicaux…même si les tables serrées comme le pack du BO laissent bien peu de place pour poser ses coudes." (Guide Lebey 2006)

Sur la feuille de match :

Une devise :

« La gourmandise est l’apanage exclusif de l’homme »

(Anthelme Brillat-Savarin, in Physiologie du goût, 1825)

Une équipe :

-         DYo

-         L’impitoyable

-         Nabuchodonosor

-         Magnum

-       La Girafe

-      Il Consigliere

-     Jérome???

Sorti sur blessure à l’échauffement : Jérôme « tu vois en fait j’ai un copain qui fait un concert aujourd’hui et demain alors j’y vais aujourd’hui avec les filles plutôt que de dîner avec vous parce que demain je pourrais pas aller au concert » G.

La rencontre

Troisième match de la saison pour le Cercle de la Bonne Chair, qui se déplaçait ce soir au Pays Basque, chez l’Ami Jean.

L’échauffement

Magnum, régional de l’étape et, par conséquent, « homme d’honneur », prenait d’entrée les choses (et les gosiers) en main.

L’équipe étant encore incomplète pour causes de joueurs retenus par leurs anciens clubs (établissements bancaires, mines de sel publicitaires), le capitaine décidait de temporiser autour d’un Txacoli, petit vin blanc basque légèrement perlé. L’équipe ne rechignait pas au contact, puisqu’en peu de temps étaient éclusées trois bouteilles de ce breuvage - dont une bonne partie servie à même la table, suite à un manque flagrant de concentration de l’Impitoyable et de Nabuchodonosor, incapables de viser l’en-but.

Cet agréable avant-propos permettait de tâter un peu l’ambiance : service souriant, agréable (avec l’accent, bien sûr), ambiance bistrot (petites tables à conseiller aux amateurs de collé-serré, salle bruyante – mais les visiteurs y était sans doute pour quelque chose), clientèle variée (de la tortue troisième âge à la poulette basquaise barely legal).

L’entame de match – Première mi-temps

Une fois les retardataires arrivés, l’excusé du soir parti et les muscles gastriques échauffés, le coup d’envoi était donné.

La première mêlée conduisait à un vif débat sur le choix des plats. L’unanimité se faisait autour d’un choix à la carte, certains mets devant être partagés.

Le pack des visiteurs s’approchait néanmoins des poteaux adverses avec aplomb, et optait pour une mise en bouche « légère ».

La terrine de campagne maison du Père Jégo (servie telle quelle et non pas à la tranche sur pauvre feuille de salade comme dans trois quart des bistrots) faisait d’entrée l’objet d’un tampon enthousiaste – la Girafe tempérant de façon peu compréhensible, à notre avis, l’ardeur du groupe. Suivait rapidement la cochonnaille traditionnelle de chez Camdeborde – et notamment un chorizo du feu de dieu -, elle aussi laissée à libre disposition des visiteurs. Et que dire du jambon de truie de chez Arrossaguaray, fondant, fondant…

Premier essai transformé, les commentaires enthousiastes commençaient à fuser, la Girafe se fendant d’un définitif « Quand gargantuesque rime avec finesse », rime pauvre à nos oreilles mais riche à nos papilles : le Basque, homme fier répétons-le, sait recevoir !

La deuxième mi-temps

Pas question de rentrer aux vestiaires, puisque les plats principaux arrivaient peu de temps après.

Magnum et le Conciliere ayant opté pour une attaque dans l’axe avec le Foie gras cuit dans sa graisse ail et thym, Nabuchodonosor et l’Impitoyable optèrent pour un passage sur le flanc  avec la Côte de cochon fermier rôtie au four façon Amatxi (Grand-mère, nous expliquera Magnum, qui est un homme fier). DYo jouait petit bras (Axoa de veau traditionnel à la façon d’Espelette en cocotte), comme son coéquipier la Girafe (Poitrine de porc Ibaiona confite 12 heures puis rôtie et caramélisée sur couenne).

L’Axoa, présenté dans un ministaub et accompagné d’une purée maison recevait l’approbation de DYo. Toutefois, celui-ci s’éloignait un peu du sujet - et du discours tactico-technique en principe bienvenu - par des provocations destinées au kop adverse. Le virage adverse, excité par l’Impitoyable, répliquait revanchard. Les premières faiblesses apparaissaient, mais étaient rapidement excusées : « On est pas des rustres, on sait ce que c’est de péter » (l’Imputoyable, oups, l’Impitoyable, cité in extenso).

La Girafe jugeait sa poitrine de porc de façon fort objective : « C’est bon, mais c’est quand même un peu gras ».

La côte de cochon semblait pouvoir être coupée à la fourchette, mais comme beaucoup des plats allait souffrir de la comparaison avec ce qui restera sans doute la plus belle action de la soirée : un partage à la Nantaise, comme dirait nos amis footballeurs, du foie gras. Ce dernier était tout d’abord présenté dans la cocotte qui l’avait accueilli en cuisine, puis servi dans sa sauce Gras/Ail/Thym, agrémentée de pommes de terre vapeur (meuh non, on rigole…).

L’ami Magnum, homme fier comme chacun sait, s’égarait, vantant les mérites du poisson grillé, l’été, sur la Côte. Un convive le ramenait rapidement à la raison : « On mange pas de poisson, ici ! ». Et chacun de goûter ce foie imposant, fondant sous la langue et cédant, comme une jeune femme frivole, sous les coups de boutoir du CBC. La formule « Tu veux saucer », lapidaire, était représentative du fighting spirit ambiant : la messe était dite, le match plié.

La foule en délire n’empêchait pas Nabuchodonosor d’attirer l’attention en déclarant « on vient de découvrir un truc »¸ pour laisser DYo, décidément peu concentré, poursuivre.

Quelques sifflets gâchaient un peu la fête, mais l’essentiel, les trois points, était dans l’escarcelle du CBC.

Troisième mi-temps

L’équipe terminait le match sur les rotules.

Magnum, plein de fierté, apprécia sa tarte feuilletée mandarine et amandine, présentée avec une originale nougatine au sésame, un sorbet au citron « délicieux » : « association de saveurs assez sympa » (on notera avec quelle retenue, et quelle fierté, le Basque s’exprime).

Le Choco Vanille « Deux façons de voir la vie », sorte de soupe de chocolat agrémentée d’une boule de glace vanille, était assez quelconque, et le Flan au rhum « Grand-mère » ne devait s’attirer aucun éloge excessif.

Les dernières clameurs du stade s’éteignaient avec un café bon mais sans plus, et un digestif offert par la maison, Manzanilla quelconque et dont les vertus écoeurantes auraient pu être fatales aux plus endurcis des joueurs.

Un « Patxi, l’addition !!! » mit fin aux débats : 69 euros par personne, avec 6 bouteilles de vin et une faute de calcul.

Mais le Basque sait ravaler sa fierté et modifier la note.

Le Pif

Tempranillo 2001, de chez Ochoa

Sauf erreur, le Tempranillo est un cépage espagnol constituant la base des vins rouges péninsulaires les plus opulents (Rioja notamment). Il tire son appellation de sa relative précocité (Temprano signifie « Tôt » en Espagnol).

Je laisse aux spécialistes le soin de compléter.

Les mots

L’Impitoyable nous a fait partager, en début de repas, les réflexions d’Anthelme Brillat-Savarin, magistrat et gastronome, sur les mérites comparés des vins de Bordeaux et de Bourgogne :

« Monsieur le Conseiller, disait un jour, d’un bout d’une table à l’autre, une vieille marquise du Faubourg Saint Germain, lequel préférez vous du Bourgogne ou du Bordeaux ?

- Madame, répondit d’une voix druidique le magistrat ainsi interrogé, c’est un procès dont j’ai tant de plaisir à visiter les pièces que j’ajourne toujours à huitaine la prononciation de l’arrêt. »

(in Physiologie du goût, XXI, 1825)

Afin d’aider votre digestion, je vous invite à méditer ces mots du plus illustre natif de :

« Mettez un homme fatigué devant un repas copieux, il va manger avec effort et se sentira peut-être mieux. Donnez-lui un verre de vin ou d'alcool, il va immédiatement revenir à son meilleur état : vous le voyez revivre sous vos yeux. »

Pour plus d'informations, http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Anthelme_Brillat-Savarin

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7 décembre 2005

Le Paul Bert - Compte-rendu du dîner n°2

Le Paul Bert
18 Rue Paul Bert 75011 Paris

Date : Jeudi 1er décembre 2005

Etaient présents : Jean, Nicolas, Jérôme, Geoffrey & Antoine

Etaient excusés : Guillaume, Olivier

Le contexte
Après un premier dîner réussi chez le très célèbre Alain Senderens ex-Lucas Carton, le C.B.C. se réunissait à nouveau pour instaurer le début d’un cercle de réunions mensuelles autour de la gastronomie, du vin et de l’art de vivre.
Ce deuxième rendez-vous avait donc lieu au Paul Bert, un bistrot dans la plus pure tradition des bistrots parisiens
et français en général, avec un menu du terroir qui rappelle que la cuisine peut être simple et excellente tant que les bons produits sont là, et une carte des vins grandiose qui vous ouvre les portes de tous les vignobles français avec une sélection de quelques uns des meilleurs producteurs.

Le Menu
- Les entrées : parmi les 5 ou 6 entrées le choix était très difficile mais ont été sélectionnées :
Le Croustillant de Pieds de Porc : servi avec une petite salade, ce Croustillant vous propose de découvrir le cochon comme on l’aime.
La Soupe de Coco avec Lard : de quoi commencer son repas en douceur avec quelques saveurs exotiques mélangées aux saveurs du lard grillé. Un sucré salé comme on en voudrait plus souvent.
Le Marbré de Poireaux au Fois Gras : une façon différente de voir la terrine de foie gras associée à la fraîcheur aromatique des poireaux (recette originale de Michel Guérard avec des épinards).

- Les plats : en fait la sélection a été rapide : Entrecôte à la Moelle / Frites pour tout le monde. On pourrait croire que nous sommes restés dans la simplicité, sur une valeur sûre, et que nous n’avons pas été très aventureux dans notre découverte. C’est vrai !! Mais ce fût un grand moment de bonheur tellement il est rare de voir une entrecôte de cette taille et de cette qualité. Le tout accompagné de frites maisons coupées au couteau vous rappelle que le steak frites c’est quand même pas mal dans ces conditions !!

- Les desserts : encore une fois des choix intéressants, mais nous étions pour la plus part venus avec un objectif : goûter le fameux Paris-Brest maison comme on ne le trouve nul part ailleurs. Ont donc été sélectionnés :
Le Paris-Brest (fait maison) : un bon concentré de crème pralinée entre deux morceaux de pâtisserie. Exceptionnel, mais il vaut mieux avoir bon appétit.
On notera que l’aspect et la tenue pourraient être améliorés car l’assiette devient vite un grand champ de crème.
Le Fontainebleau avec son coulis de fruits rouges : légèreté et souplesse pour finir son repas en beauté sur une note de fraîcheur.

Les vins
- Apéritif : Antoine Arena, Vin de Pays de Porte de Méditerranée, Corse, Blanc, 2003
Je laisserai les spécialistes Antoine et Geoffrey commenter ce vin si spécial et surprenant qui offre néanmoins une mise en bouche intéressante pour l’apéritif.

- Plat : Domaine Jamet, Côte Rôtie, Vallée du Rhône, Rouge, 2001
7ha, 28000 bouteilles, élevage en fût, 23-30€. Ampuis n’est situé qu’à une dizaine de kilomètres de Vienne dont l’intérêt archéologique est majeur puisqu’on peut y découvrir les vestiges de la conquête romaine au 1er siècle. Voici un vin aux nuances animales prédominantes et qui s’offre généreusement. Cette syrah septentrionale récoltée à pleine maturité révèle de l’ampleur et beaucoup de matière. Si les tannins sont encore serrés, c’est qu’elle est jeune. Une bouteille à attendre, sans aucun doute, pour qu’elle acquière davantage de complexité. Elle dispose des meilleurs
atouts. (Guide Hachette des Vins 2005 p.1093)

- Dessert : Château de Cazaneuve, Pic Saint-Loup, Le Sang du Calvaire, Coteaux-du-Languedoc, Rouge, 2000
Chargé par la Chambre d’Agriculture d’étudier le développement des cultures de thym et de romarin, André Leenhardt découvre le terroir du Pic-Saint-Loup et tombe sous le charme. En 1987, il achète un vignoble et s’y consacre complètement à partir de 1991.
Aujourd’hui, le vignoble compte 15 ha en production, plantés essentiellement de Syrah et de Grenache.
Le vin du Château de Cazaneuve présenté dans le guide Hachette est Le Roc des Mates 2001. Vous ne bénéficierez donc pas de leurs commentaires sur le vin que nous avons dégusté. Néanmoins, on s’accorde sans problème sur sa robe pourpre, sur des notes similaires de fruits cuits, sur la puissance de ses tanins, l’ampleur de sa bouche et sa longue finale. De quoi passer après une Côte-Rôtie sans problème.

Café
Illy avec Chocolat Valhrona

Prix
Menu à 30 euros
Total par personne (Vins & Cafés compris) : 65 euros

Commentaires et Conclusions
Un dîner extraordinaire. Un grand moment de bonheur. J’ai particulièrement apprécié l’accord entre le Marbré et la Côte-Rôtie ! L’Entrecôte est inoubliable même si les frites mériteraient un peu plus de cuisson. Le Paris-Brest est à tomber. Pour le reste c’est toujours aussi bon de se retrouver pour partager ces moments. Tout le monde est d’accord pour conserver le nom original de ce cercle : le C.B.C. Nico nous a fait part de ses recherches de logos. Il nous reste à le finaliser. Antoine va ouvrir le blog du C.B.C. Il a aussi été décidé qu’à chaque réunion un des membres, à tour de rôle devra préparer une petite intervention, une petite citation autour du vin. Enfin, chaque membre doit se choisir un a.k.a. en relation avec le monde de la gastronomie et du vin. Pour le reste, toutes les suggestions sont naturellement les bienvenues. Quant à moi, je me suis chargé de vous offrir ce premier compte-rendu. J’espère qu’il aura été à votre goût et aura satisfait votre appétit…

Prochaine réunion : 13 janvier chez L’Ami Jean

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